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françois bayrou - Page 8

  • Du «label centriste» du prochain président de l’UDI

    Chantal Jouanno qui fait tandem avec Yves Jégo pour briguer la présidence de l’UDI en octobre prochain a expliqué qu’elle n’était pas une «centriste historique» mais que si le prochain président du parti devait avoir ce «label» alors ils ne seraient pas nombreux à pouvoir postuler…

    Ceci amène à faire trois remarques.

    La première est que, n’en déplaise à madame Jouanno, il y a bien deux candidats sur quatre que l’on peut qualifier de centristes «historiques» et qui peuvent se prévaloir de ce «label» lors de l’élection du président de l’UDI: Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.

    Quoi que l’on pense d’eux, ils ont été à l’UDF puis au Nouveau centre et maintenant à l’UDI en clamant sans discontinuer leur appartenance au Centre.

    La deuxième est que l’on ne naît évidemment pas centriste mais qu’on peut le devenir sans être «historique».

    Le problème est que ni Yves Jégo, ni Chantal Jouanno ne le sont devenus.

    Ils ont fait des efforts pour le prétendre mais ils restent plus proches de l’UMP, parti auquel ils appartenaient jusque récemment, que de la galaxie centriste.

    Ce n’est pas une insulte mais une réalité.

    La troisième est de savoir ce qu’est l’UDI, un parti de la droite modérée ou un parti centriste.

    Là se pose une véritable question puisque dans l’esprit des centristes qui ont rejoint Jean-Louis Borloo dans la création de cette confédération, c’était bien une formation du Centre (positionnée au centre-droit) qu’ils bâtissaient.

    En revancher, pour le président d’alors du Parti radical, c’était une formation de droite, progressiste et modérée qui devait, non seulement, occuper le terrain au centre de l’échiquier politique (face au MoDem de François Bayrou) mais aussi séduire une grande partie de l’électorat de l’UMP.

    Bien évidemment, il existe des passerelles d’idées et de valeurs entre ces deux courants mais ils ne sont pas identiques, loin de là.

    On pourrait ainsi dire que les positionnements politique et idéologique de Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin sont plus proches du Mouvement démocrate que de l’UMP alors que ceux d’Yves Jégo et de Chantal Jouanno sont à l’opposé.

    Reste qu’après cette élection et quel que soit le vainqueur, il faudra bien clarifier cette question.

    Quant à Jean-Christophe Fromantin, le quatrième candidat à la présidence, il est avant tout un indépendant, défendant des thèses parfois iconoclastes qui déroutent un peu les militants de l’UDI mais qui pourraient, à défaut de lui faire gagner l’élection d’octobre prochain, lui donner une stature nationale intéressante dans le moyen-long terme s’il demeure dans le milieu politique.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre et la question Bayrou

    Ses récentes déclarations et son nouveau positionnement politique posent, à tous les centristes et pas seulement à ses sympathisants, la question Bayrou.

    Outre son obsession d’occuper l’Elysée, il y avait, chez François Bayrou, ces dernières années, une certaine fidélité à des idées nées d’une volonté de faire du Centre un espace politique indépendant, volonté qui était à porter à son crédit.

    Bien entendu, on n’oublie pas que, lors de sa candidature à l’élection présidentielle de 2007, il avait prétendu que le mot «centre» ne faisait pas partie de son vocabulaire, ni qu’il se soit ouvert à des militants de son parti sur sa recherche d’une nouvelle appellation pour situer politiquement plus exactement, selon ses dires, le Mouvement démocrate qu’il venait de créer.

    L’espace centriste était devenu trop petit pour ses ambitions mais les résultats souvent catastrophiques du Mouvement démocrate lors des diverses élections entre 2007 et 2012 montrèrent plutôt le contraire.

    Faute de trouver ce nouvel espace, il avait ensuite réinvesti, à la veille des dernières présidentielles, celui du Centre, se déclarant centro-centriste, toujours adepte du fameux ni-ni, ni gauche, ni droite, qu’il avait mis en place en créant le MoDem, prônant un rassemblement large sur lequel il pourrait s’appuyer en cas de victoire personnelle.

    En adoptant cette posture dès 2007, il s’était enfermé dans un isolement total ayant confondu indépendance et solitude, ne voulant pas entendre parler d’alliances mais de ralliements alors même que son parti ne dépassait que rarement les 10% des voix aux diverses élections.

    Sa campagne poussive de 2012 avait, à nouveau, connu quelques déraillements idéologiques où on l’avait vu, afin de faire décoller ses scores dans les sondages, tresser des lauriers à répétition au Général de Gaulle, parler de nationalisme et de protectionnisme économiques en perdant de vue les fondamentaux même du Centrisme comme le libéralisme, se présenter comme un rempart face une mondialisation soi-disant mortifère pour l’identité française ainsi que prôner une union nationale aux contours changeants et à géométrie variable, vantant un unanimisme introuvable.

    Sa troisième défaite présidentielle avec un score divisé par deux par rapport à 2007, la perte de son siège de député, l’hémorragie de militants et d’élus au sein du Mouvement démocrate, sa voix de plus en plus inaudible ont amené François Bayrou à tout faire pour retrouver une existence politique.

    Malheureusement, cela s’est fait en enterrant à nouveau son positionnement centriste.

    Après avoir lâché en route nombre de ses anciens lieutenants du MoDem en tournant le dos à l’alliance à gauche que son vote pour François Hollande (ou, plutôt, contre Nicolas Sarkozy) laissait augurer selon certains d’entre eux, il s’est d’abord rapproché de l’UDI de Jean-Louis Borloo en créant cette «organisation coopérative», sorte d’OPNI (Objet politique non-identifié), afin de retrouver de la crédibilité et de se faire élire maire de Pau (grâce aux voix de l’UMP!) et, dans la foulée, assurer à sa fidèle d’entre les fidèles, Marielle de Sarnez, sa réélection au Parlement européen, tout cela sur le dos de l’UDI qui demeure encore groggy d’avoir servi de marchepied au retour politique de son ancien plus grand contempteur et à sa nouvelle préemption de l’espace centriste.

    Depuis, ses déclarations montrent que l’homme a retrouvé l’ambition nationale (alors qu’il avait lui-même expliqué qu’il ne sortirait plus de sa province béarnaise s’il était élu premier édile de Pau) et qu’il chasse désormais sur les terres d’une alliance avec Alain Juppé et François Fillon tout en critiquant sans ménagement François Hollande alors qu’il se targuait il y a peu d’entretenir une relation forte et enrichissante ainsi que de partager nombre de ses points de vue avec l’actuel président de la république.

    Ses récentes apparitions et déclarations dans les médias confirment qu’il n’a pas passé la main et qu’il ne souhaite absolument pas le faire, d’autant que le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo a été une divine surprise, le laissant seul dans l’espace centriste en tant que personnalité connue de l’ensemble des Français.

    Mais si grâce à François Bayrou les médias parlent du Centre et des centristes, il est aussi celui qui phagocyte le même Centre et qui marginalise les centristes à son profit et ses ambitions.

    Or, aujourd’hui, la question Bayrou est de savoir s’il sert ou dessert le Centre et le Centrisme.

    S’il conserve depuis des années une bonne opinion chez les Français, il a toujours été vu, dans les sondages, comme un homme qui ne possédait pas la stature d’un président de la république et qui n’avait pas les moyens politiques de son ambition personnelle.

    En outre, il a réussi maintes fois à brouiller le message centriste avec, au fil des ans, ses multiples rapprochements et éloignements qui ont commencé avec Valéry Giscard d’Estaing puis avec Jacques Chirac et jusqu’à François Hollande, en passant par Daniel Cohn-Bendit ou Ségolène Royal, sans parler de Nicolas Sarkozy en qui il voyait le dévoiement personnifié du politique pour affirmer désormais qu’il pourrait s’allier avec lui si l’homme changeait.

    En agissant ainsi au grès des circonstances, que ce soit au niveau des grandes lignes de sa vision politique que de ces accointances personnelles, il a maintenu le Centre dans cette sorte de mouvance indéfinie où l’on peut brûler le soir ce que l’on a défendu le matin même.

    Si l’on regarde son évolution depuis 2012, on s’aperçoit qu’il est passé sans difficulté de la proximité avec la Gauche (Hollande) à celle avec la Droite (Juppé & Fillon), toujours avec ce fameux discours de «lanceur d’alerte» dont il s’est attribué indûment la seule paternité et qui est de prédire le pire tout en n’ayant pas grand-chose à proposer à la place, faisant de lui une sorte d’éternel opposant au pouvoir en place quel qu’il soit.

    Comment, par exemple, peut-il prétendre que François Hollande n’a aucune ligne directrice, aucune politique cohérente, qu’il ne sait pas où il va et avoir appelé à voter pour lui il y a seulement deux ans?...

    C’est d’autant plus dommage que François Bayrou a été parfois sur la bonne ligne centriste et, comme nous l’avons dit, qu’il faut louer sa bataille pour l’indépendance du Centre, même si celle-ci avait des arrière-pensées pour son destin personnel.

    Reste que la question Bayrou est aussi et peut-être surtout celle du remplacement des élites politiques.

    Elle se pose tant à gauche qu’à droite ou au centre.

    Mais alors que l’on voit poindre quelques nouvelles têtes tant à gauche qu’à droite, il n’y en a quasiment aucune au centre.

    Car si François Bayrou a pu demeurer aussi longtemps en haut de l’affiche centriste, il le doit autant à ses talents politiques qu’au désert qui l’environne.

    Non pas qu’il n’y ait pas de personnalités de qualité au centre de l’échiquier politique, loin de là.

    Mais elles ne parviennent pas à se faire un nom et une notoriété comme ce fut le cas des Jean Lecanuet, des Jean-Jacques Servan-Schreiber, des Raymond Barre ou des Simone Veil qui parvinrent en leur temps à prendre le relais de leurs aînés.

    Dès lors, la question Bayrou est aussi celle de tous les autres leaders du Centre d’aujourd’hui.

    Et elle est cruciale.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Présidence de l’UDI: la bataille de l’indépendance

    Ils sont maintenant cinq candidats principaux à briguer la présidence de l’UDI en novembre prochain: Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo et Jean Arthuis.

    Si chacun représente une option différente – ce qui rend cette élection très intéressante –, tous, dans leur déclaration de candidature ou dans leurs propos, ont déjà eu à cœur de parler de l’«indépendance» de l’UDI, un thème très sensible chez les centristes et qui sera certainement primordial pour cette élection mais également pour l’avenir de la confédération créée par Jean-Louis Borloo.

    Quatre des cinq prétendants peuvent, de plus, se targuer de n’avoir jamais rejoint l’UMP et d’avoir toujours supporté un Centre indépendant de la Droite.

    Seul Yves Jégo qui a papillonné à droite et a été un supporter inconditionnel de Nicolas Sarkozy n’a pas ce background même s’il est devenu depuis sa rupture avec l’ancien président de la république et son ralliement à Jean-Louis Borloo, lui-même en rupture d’UMP, un des avocats les plus intransigeants de l’indépendance de l’UDI face à l’UMP.

    Mais il y a indépendance et indépendance.

    Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin en tant que membres du Nouveau centre ont été les alliés fidèles de l’UMP pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

    Et même s’il n’a pas été ministre à l’opposé d’Hervé Morin et qu’il s’en targue désormais, Jean-Christophe Lagarde a été un appui fidèle de la majorité d’alors.

    Jean-Christophe Fromantin, à l’opposé, a gagné ses galons politiques par sa posture d’indépendance face aux partis. Candidat surprise à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 2008, il l’a emporté face à l’UMP et aux héritiers de Nicolas Sarkozy, ne pliant jamais aux pressions venus d’un peu partout.

    Quant à Jean Arthuis, membre de l’UDF puis du Mouvement démocrate avant de créer l’Alliance centriste, il a tenté sans succès de réunir les centristes éparpillés dans une structure indépendante avant de supporter François Bayrou à la présidentielle puis de rallier l’UDI.

    Le fait que les deux derniers n’aient pas varié dans cette indépendance face à la Droite est certainement un plus pour leur candidature, ce qui leur sera sans doute utile puisqu’ils partent avec un déficit certain avec la faiblesse de leurs partis respectifs, Territoires en Mouvement (Fromantin) et Alliance centriste (Arthuis).

    Néanmoins, on peut mettre au crédit des deux premiers la création du Nouveau centre dès leur rupture avec François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle de 2007 ainsi que leur refus réitéré et sans faille de rejoindre l’UMP comme l’avaient fait nombre de centristes avant eux.

    Quant à Yves Jégo, on peut penser qu’il en fera des tonnes pour démontrer qu’il est vraiment indépendant de ses anciens amis de la Droite et parfois même d’une droite très radicale.

    Pour autant, qu’est-ce que signifie cette indépendance clamée par tous ces candidats?

    L’UDI s’est mise dans une situation très paradoxale en affirmant haut et fort son indépendance (contenue même dans son nom) et, en même temps, en clamant son allégeance indéfectible à une alliance «naturelle» avec l’UMP.

    Car indépendance veut bien dire qu’il n’y a pas de liens «naturels» ou autres avec un autre courant politique mais seulement une possible alliance électorale puis éventuellement gouvernementale en cas de succès basé sur un véritable programme politique.

    Dès lors, il sera intéressant dans les semaines qui viennent d’écouter les différents candidats explicités leurs visions personnelles de l’indépendance en détaillant leurs projets politiques respectifs.

    Rappelons, tout de même, que l’UDI se définit comme un parti de centre-droit.

    On ne devrait donc pas voir un des candidats se réclamer d’un Centre à équidistance de la Gauche et de la Droite comme l’a fait pendant des années François Bayrou.

    Ou alors, comme on a cru le percevoir dans certaines déclarations d’un Jean-Christophe Lagarde ou d’un Jean-Christophe Fromantin, l’UDI pourrait, à l’occasion de l’élection de son président, en profiter pour présenter une nouvelle version de son indépendance, émancipée de tout lien a priori, grâce à l’originalité de son projet centriste.

    Au moment où ni le PS, ni l’UMP ne savent plus exactement où ils en sont politiquement parlant, ce serait un acte fort et porteur d’un espoir de voir le Centre séduire les Français.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Une fin d’année cruciale pour les espoirs du Centre

    En cette année 2014, il semblait que les rendez-vous les plus importants pour les partis centristes seraient les élections municipales et européennes avec le baptême du feu pour l’UDI en tant que formation structurée et pour l’Alternative en tant qu’«organisation coopérative» sensée rapprocher le Mouvement démocrate et l’UDI en vue d’une fusion future de l’espace central.

    Si les résultats n’ont certes pas été mauvais, notamment lors des élections municipales, ils n’ont pas été à la hauteur des espérances face à un pouvoir socialiste en déliquescence.

    Plus négatif pour la sphère centriste, les élections européennes ont été décevantes et l’Alternative a, non seulement été incapable de conduire le débat (qui a malheureusement été phagocyté par l’extrême-droite et la volonté de l’électorat de «punir» les partis traditionnels) mais elle est également apparue comme un simple cartel électoral dans lequel le MoDem a réussi à tirer son épingle du jeu au détriment de l’UDI et non des partis de droite ou de gauche.

    Néanmoins ce qui caractérisera sans doute l’année centriste 2014 sera les élections qui vont se dérouler à l’UDI et à l’UMP à l’automne prochain afin de désigner les nouveaux présidents des deux partis respectifs.

    Car celles-ci vont montrer où se trouve stratégiquement les centristes et quel est leur force politique.

    L’élection à la tête de l’UDI va permettre de savoir si un centriste «pur jus» va prendre la tête de la confédération créée par Jean-Louis Borloo et dirigée jusqu’à présent par des hommes de la droite libérale modérée (que ce soit Borloo lui-même puis Yves Jégo, son remplaçant «intérimaire»).

    Théoriquement, si l’on analyse les forces en présence, la bataille devrait se jouer entre Hervé Morin, le président du Nouveau centre (principale formation de la confédération), et Jean-Christophe Lagarde (premier allié centriste de Borloo), le président de Force européenne démocrate (Fed), deux centristes de longue date.

    Les autres prétendants, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo (et son «associée», Chantal Jouanno) et, sans doute selon les rumeurs, Jean Arthuis, voire quelques autres candidats, devraient faire de la figuration malgré leurs qualités sauf à s’allier contre les deux favoris, ce qui n’est pas à exclure.

    Si les centristes parviennent à mettre la main sur la présidence de l’UDI, on ne devrait pas voir tout de suite un changement d’orientation politique ou de fonctionnement mais il est certain que la représentation du parti collerait mieux à son Adn qui est constitué majoritairement de matière centriste.

    Bien entendu, la victoire de Lagarde ou de Morin peut poser un énorme problème au parti du fait même qu’ils sont en conflit ouvert depuis la création du Nouveau centre en 2007 et la promesse non-tenue, selon Jean-Christophe Lagarde, par Hervé Morin de s’effacer au bout de deux ans de la présidence du parti à son profit.

    Cet épisode que n’a jamais digéré Lagarde et qui est une des raisons principales de son départ du Nouveau centre et de la création de son parti, la Fed, puis de l’UDI avec Jean-Louis Borloo, empêchera sans doute la possibilité d’un deal entre les deux hommes qui n’ont aucune confiance l’un dans l’autre.

    C’est sans doute à l’aune de cette menace d’implosion de l’UDI (Lagarde et Morin peuvent-ils accepter la victoire de l’autre?) que se trouve la chance des «seconds couteaux» de créer une surprise.

    Pour autant, si un de ces derniers réussissaient à être élu, se poserait la question de son réel pouvoir et de sa légitimité alors qu’il ne représenterait qu’un courant très minoritaire de l’UDI, face aux «puissants» que sont Morin et Lagarde qui n’auraient aucune intention et intérêt de jouer collectif.

    Du coup, se fera peut-être jour, également, une candidature venue directement du Parti radical (autre composante importante de l’UDI), celle de Laurent Hénart ou de Rama Yade, pour tenter de barrer la route aux deux hommes.

    On le voit, l’élection du président de l’UDI pourrait être l’événement majeur du Centre cette année avec beaucoup de points d’interrogations et autant de points d’exclamations…

    Car une des conséquences de ce scrutin pourrait être l’implosion de l’UDI ce qui remettrait en selle, du même coup et de manière spectaculaire, François Bayrou avec sans doute la distribution d’une nouvelle donne (avec des rapprochements du type Bayrou-Arthuis dans un paysage centriste très éclaté et sinistré).

    L’élection à la tête de l’UMP sera aussi un moment fort pour les centristes et pas seulement pour ceux qui se trouvent encore à l’intérieur de la «maison commune» Droite-Centre.

    Deux grands courants (au-delà même des batailles de personnalités qui sont innombrables!) se sont faits jour pour refonder l’UMP.

    Schématiquement, il y a celui porté par Juppé ou Raffarin qui est de reconstruire une alliance entre la Droite et le Centre dans un parti unifié passant des accords privilégiés avec les centristes qui demeureraient en-dehors de l’UMP.

    Et il y a celui porté par les Wauquiez, Guaino, Peltier et autres qui est de droitisé l’UMP et de chasser sur les terres du Front national pour (re)construire un parti de droite homogène et hégémonique, imposant les termes du débat politique aux centristes.

    L’élection permettra, quoi qu’il en soit, de jauger la véritable force du courant centriste à l’intérieur de l’UMP.

    Le récent sondage de l’institut BVA montre, en tout cas, qu’une petite majorité des sympathisants de l’UMP (54%) préfèrent la deuxième option et souhaitent un parti plus à droite qu’aujourd’hui contre 41% qui voudraient un parti plus centriste.

    Reste que ces deux chiffres montrent avant tout une formation divisée sur son identité ce qui pourrait profiter, in fine, à l’UDI… si celle-ci parvient à sortir de l’élection de son président, non seulement intacte, mais dynamisée et ainsi capable de débaucher tout ce que l’UMP compte de modérés, surtout si c’est la droite dure qui s’empare du parti.

    Si ce dernier scénario – qui n’est pas le plus probable – devait se réaliser, alors le basculement espéré par Jean-Louis Borloo où l’UDI deviendrait, devant l’UMP, le parti dominant dans l’opposition pourrait se mettre en place plus vite que prévu.

    On le voit, 2014 pourrait être vraiment une année primordiale pour le Centre dans un jeu de quitte ou double dont personne ne maîtrise actuellement l’ensemble des paramètres, loin de là.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Avant ceux de l’opposition, il faut des états généraux du Centre

    Yves Jégo, président par intérim de l’UDI et désormais candidat à la succession de Jean-Louis Borloo, propose que l’opposition fasse ses états généraux après les élections des présidents de l’UDI et de l’UMP à l’automne prochain.

    Mais avant tout, avant cette confrontation nécessaire et même et surtout avant l’élection d’un nouveau président de l’UDI, il est indispensable de tenir des états généraux du Centre.

    Car sur quoi sont d’accord les leaders du Centre et leurs différentes chapelles?

    Le vote sur le pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls où certains centristes votèrent pour, d’autres contre pendant que la majorité s’abstenaient démontre, au-delà d’une soi-disant indépendance, des divergences parfois profondes sur les idées et sur le positionnement face au paysage politique actuel.

    Où en est par ailleurs la «clarification» entre l’UDI et le MoDem demandée instamment par Jean-Christophe Lagarde avant les élections européennes?

    Comment concilier l’opposition «constructive» d’un Jégo avec l’opposition radicale d’un François Sauvadet ou l’opposition sans concession d’un Jean-Christophe Fromantin?

    Au-delà de tout «Hollande bashing» dans lequel il excelle désormais, où se trouve politiquement François Bayrou et sera-t-il toujours dans la configuration de l’alliance «naturelle» avec l’UMP si Nicolas Sarkozy en redevient le chef?

    Quel est le projet de l’Alternative à part éviter le bouillon lors d’élections?

    De même, les différentes personnalités peuvent-elles réellement travailler ensemble?

    Là aussi il y a du boulot avec les querelles entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, les bouderies de François Sauvadet et son opposition agressive face au retour de François Bayrou avec qui Jean-Christophe Fromantin a plusieurs fois déclaré qu’il ne voulait pas travailler pendant qu’Yves Jégo ne manque pas une occasion de tresser des couronnes au président du Mouvement démocrate, les inimitiés entre Laurent Hénart et Rama Yade et entre celle-ci et pratiquement tous les leaders centristes.

    Sans oublier les relations difficiles avec les centristes encore à l’UMP qui seraient pourtant bien inspirés de revenir dans une maison commune refondée au lieu de remettre constamment leur sort entre les mains de la Droite.

    Encore faut-il que cette maison existe et soit solide.

    Oui, il y a ces interrogations et de nombreuses autres encore et tout aussi essentielles que doivent résoudre les centristes avant d’espérer pouvoir obtenir la confiance des Français pour gouverner.

    Car, demeurer dans le flou le plus longtemps possible nous renvoie à cet espace centriste opportuniste qui déteste tant se dévoiler pour être un lieu attrape-tout ce qui lui a évité sans doute plusieurs fois de disparaître mais qui l’a surtout empêché d’être crédible aux yeux d’une majorité d’électeurs.

    Dès lors, ces états généraux du Centre ne sont vraiment pas une futilité, bien au contraire.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • UDI: qui pour remplacer Jean-Louis Borloo?

    A part Jean-Christophe Fromantin, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, aucun autre membre de l’UDI ne s’est encore déclaré officiellement candidat pour le poste de président de la confédération laissé vacant depuis le départ de Jean-Louis Borloo.

    Mais, en regard du rapport des forces à l’intérieur du parti de centre-droit et sauf surprise de dernière minute (comme le retour de Borloo ou l’adhésion d’un poids lourd venu de l’UMP), on peut dresser une liste probable des principaux candidats qui devraient s’affronter avant la fin de l’année afin de devenir, sinon le leader du Centre, au moins une des deux têtes du cerbère de la maison centriste avec François Bayrou qui, lui, est toujours là alors qu’un des buts de l’UDI étaient justement de s’en débarrasser...

    On trouve dans les premiers couteaux, outre monsieur Fromantin, Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin, Yves Jégo et, dans les seconds couteaux, François Sauvadet, Jean Arthuis, Rama Yade, Laurent Hénart ou François Zochetto.

    Et il n’est pas exclut, comme on l’a évoqué ci-dessus, qu’en dernier recours, Jean-Louis Borloo, renaissant de ses cendres, tel le Phoenix soit également candidat à sa propre succession, lui dont la santé s’améliore rapidement et qui suit ce qui se passe à l’UDI avec beaucoup d’intérêt et… d’interventionnisme.

    Voyons les atouts et les faiblesses des candidats que l’on vient de citer.

    - Jean-Christophe Formantin: Puisqu’il est le premier à s’être déclaré, commençons par lui.

    Ses atouts – Le député-maire de Neuilly-sur-Seine est un fonceur à qui tout réussit depuis qu’il s’est lancé en politique.

    Président d’un parti qu’il a fondé et formation membre de la confédération, Territoires en mouvement, il a, à son palmarès d’avoir réussi à prendre la suite de Nicolas Sarkozy dans son fief de Neuilly alors même qu’il n’était pas le successeur désigné et adoubé, loin de là, faisant prendre littéralement un bouillon à l’UMP dans la ville cossue de la banlieue parisienne.

    Ce fait d’armes lui a donné une réelle stature.

    Mais il est aussi un homme de projets et de propositions, ce qui n’est pas si courant ces derniers temps dans les rangs centristes…

    Son dynamisme est également à mettre à son crédit.

    Ses handicaps – Le maire de Neuilly-sur-Seine est en revanche un marginal à l’intérieur de l’UDI. Il représente l’aile droite de la formation, n’ayant pas la fibre vraiment centriste mais plutôt celle d’un représentant d’une droite libérale modérée située au centre de l’échiquier politique.

    De même, il n’a pas beaucoup de troupes et est très individualiste, ce qui lui a permis de s’imposer à Neuilly sur le mode commando mais ce qui est plutôt une faiblesse pour prendre une organisation de militants.

    Depuis qu’il s’est déclaré, il a reçu quelques soutiens mais pas des grands leaders du parti.

    Enfin, paradoxe de son fort libéralisme en matière économique, il est assez conservateur sur les mœurs (il est ainsi en pointe depuis le début dans le combat contre le mariage pour tous ayant même été un des orateurs vedettes lors de la grande manifestation qui se termina au Champs de mars), ce qui pourrait rebuter une partie de l’UDI.

    - Jean-Christophe Lagarde: C’est aux yeux de beaucoup, le favori.

    Ses atouts – Le député-maire de Drancy, en Seine-Saint-Denis, dans l’ex-banlieue rouge communiste, a montré qu’il savait prendre d’’assaut un territoire pour en faire un fief solide et incontesté, un peu à la manière de Fromantin, mais avant lui.

    Son positionnement, qui est certainement un de ceux qui est le plus au centre de l’UDI, le désigne naturellement pour prendre en main une confédération qui est majoritairement constitué de partis centristes et dont le fait que Jean-Louis Borloo en a été le président est plutôt un anachronisme idéologique.

    Rappelons qu’il est co-secrétaire général de l’UDI (avec Laurent Hénart du Parti radical), ce qui fait de lui, théoriquement, le numéro deux du parti.

    Il est apprécié par beaucoup et il fut même un temps où l’Alliance centriste de Jean Arthuis espérait en faire son président (lui a préféré créer la FED, Force européenne démocrate).

    Ses handicaps – Eternel espoir du Centre, Jean-Christophe Lagarde ne parvient pas à dépasser, pour l’instant, ce stade alors qu’il a maintenant 46 ans.

    Il a espéré être ministre de Nicolas Sarkozy mais celui-ci lui a préféré des hommes comme Morin, Sauvadet et Leroy, ce qui l’a beaucoup affecté.

    Ses sorties médiatiques sont souvent ternes et sans souffle et on s’interroge souvent sur son positionnement politique, parfois plus à droite que l’UMP dans certaines de ses diatribes sécuritaires et de ses attaques politiques, parfois très proche du social-libéralisme d’un Manuel Valls, notamment en matière de mœurs (il a voté la loi sur le mariage pour tous).

    Enfin, il est déteste Hervé Morin autant que celui-ci le déteste, ce qui devrait l’empêcher, dans un premier temps, d’avoir le soutien du Nouveau centre alors qu’il devra absolument l’obtenir pour être élu.

    - Hervé Morin: le député de l’Eure est aussi le président de la principale composante de l’UDI, le Nouveau centre, qu’il a créé en 2007 en quittant l’UDF et François Bayrou, avant que celui-ci ne crée dans la foulée le Mouvement démocrate, et avec deux principaux comparses, Jean-Christophe Lagarde et François Sauvadet.

    Ses atouts – L’atout principal d’Hervé Morin est d’être le président de la principale composante de l’UDI, le Nouveau centre (il est également président du Conseil national de l’UDI, le «parlement» du parti mais ce qui est une fonction essentiellement honorifique).

    Malgré le départ fracassant d’une partie de ses troupes derrière Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet et Maurice Leroy, il a réussi à éviter l’implosion finale.

    Bien sûr, afin de garder ses partisans, il a dû, la mort dans l’âme, rejoindre l’UDI alors qu’il a des relations conflictuelles avec tous ses autres leaders, au premier chef avec Jean-Louis Borloo et Jean-Christophe Lagarde mais aussi avec François Sauvadet et Maurice Leroy ainsi qu’avec les dirigeants du Parti radical.

    Ses handicaps – Hervé Morin ne représente rien sur l’échiquier politique, lui qui était crédité de moins de 1% des intentions de vote dans les sondages lors de la dernière présidentielle et, surtout, qui n’a même pas été capable de pouvoir se présenter, n’ayant pas pu récolter les 500 parrainages d’élus nécessaires ce qu’un candidat fantaisiste comme Jacques Cheminade a réussi à faire!

    Autant dire qu’au-delà des nombreuses hostilités à l’intérieur de l’UDI, son élection à la tête de la confédération n’aurait aucun intérêt en termes politiques pour cette dernière.

    Et l’on ne peut concevoir, aujourd’hui, un ralliement des Lagarde, Sauvadet, Leroy, Fromantin, Yade et Hénart derrière son nom.

    D’autant qu’il joue la carte du rapprochement avec François Bayrou, ayant été un des plus fervents défenseurs de la création de l’Alternative.

    Ce rabibochage avec celui qui fut son chef pendant des années à l’UDF et qui lui préféra toujours Marielle de Sarnez comme lieutenant, n’est que de façade, les deux hommes n’ayant pas grand respect l’un pour l’autre.

    Mais il permet à Hervé Morin de s’appuyer sur Bayrou contre ses ennemis de l’intérieur…

    De même, il est fort possible que ses troupes, une nouvelle fois, l’obligent à accepter de s’effacer derrière un autre leader.

    Prendra-t-il le risque d’une nouvelle humiliation?

    Reste qu’il joue encore une fois sa crédibilité politique même s’il ne devrait pas disparaître de la scène publique en cas d’échec.

    - Yves Jégo: Président par intérim et par hasard, il rêve de demeurer à la tête de l’UDI, coûte que coûte, ayant même proposé à Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, un triumvirat avec présidence tournante, ce que les deux sollicités ont décliné poliment…

    Ses atouts – On est encore étonné de trouver Yves Jégo à l’UDI.

    L’homme avait fait allégeance à Nicolas Sarkozy et, il fut une époque, défendait bec et ongle toutes les idées de son mentor jusqu’à la caricature.

    Mais il fut très mal récompensé puisque, selon ses termes, «viré comme un malpropre» du gouvernement Fillon.

    Lui qui se qualifiait de «sarkozyste avant tout», entra donc en résistance et rejoignit Borloo puis l’UDI.

    C’est un libéral avec peu de fibres centristes mais il s’est totalement mis dans la peau du président après le retrait de Jean-Louis Borloo et force est de reconnaître qu’il ne s’en est pas trop mal sorti.

    En pointe à l’UDI dans la recherche d’un consensus avec le gouvernement de Manuel Valls (même s’il a multiplié les déclarations contradictoires), il est également un de ceux qui mènent une guerre sans merci au Front national au nom des valeurs libérales, ce qui est à porter à son crédit.

    Ses handicaps – Il n’a aucune troupe et aucun leader de l’UDI ne songe un instant à lui en apporter par son soutien.

    Même s’il pourrait être élu pour éviter l’implosion de la formation de centre-droit en étant le candidat le moins clivant, son élection serait certainement un très mauvais signal, car il ne possède pas la surface politique nécessaire pour lui donner la dynamique indispensable dont elle a besoin dans les deux années qui viennent.

    En outre, son parcours politiques méandreux est un moins certain.

    - Rama Yade: Finissons avec la chouchou des journalistes qui n’est pas une favorite loin de là mais qui a une certaine aura auprès du grand public.

    Elle se lancera peut-être dans la course si elle n’est pas élue président du Parti radical ou, justement, si elle est élue à ce poste!

    Car, ce qu’elle veut désormais, c’est exister politiquement à tout prix.

    Ses atouts – D’une grande faiblesse dans le débat des idées jusqu’à présent, son atout majeur est d’être une icône médiatique et, de ce fait, d’avoir une surface en la matière importante, voire démesurée face à son réel poids politique.

    Et aujourd’hui, il faut bien le dire, il n’y a pas de personnalités médiatiques à l’UDI à part elle et Jean-Louis Borloo.

    C’est donc sa chance.

    Ses handicaps: L’ancienne ministre et égérie de Nicolas Sarkozy n’est absolument pas une centriste, ni même de centre-droit ou de droite modérée.

    Si elle se retrouve à l’UDI, c’est parce qu’elle y a suivi Jean-Louis Borloo et pour tenter d’avoir des mandats électifs, ce qu’elle n’ pu obtenir à l’UMP.

    Elle ne dispose, par ailleurs, d’aucun soutien des leaders de l’UDI, notamment des centristes qu’elle ne porte pas dans son cœur.

    Et puis, son combat face à Laurent Hénart pour la présidence du Parti radical pourrait laisser quelques séquelles et ne pas lui permettre d’avoir un parti uni derrière elle pour la compétition de l’UDI.

    Ce panorama est évidemment sommaire et laisse quelques prétendants de côté.

    Pour autant, si l’on devait désigner un favori, nous l’avons dit, ce serait Jean-Christophe Lagarde.

    Il est, en effet, le plus «compatible» avec les différents courants de l’UDI.

    Néanmoins, il est loin de s’imposer naturellement et d’être le choix évident.

    D’autant qu’il est le plus centriste et que l’histoire nous apprend que les centristes ont souvent cherché un chef en dehors de chez eux…

    Face à lui, dans le trio final, on devrait retrouver Hervé Morin et Jean-Christophe Fromantin qui pourrait être la surprise de ce scrutin.

    Enfin, il existe un risque non-négligeable pour la cohésion déjà fragile de l’UDI si les candidats qui arrivent dans les trois ou quatre premières places se retrouvent avec des scores très proches, aucun n’obtenant la légitimité nécessaire pour diriger le parti mais n’ayant l’obligation de s’effacer face aux autres.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Y a-t-il aujourd’hui un candidat centriste pour 2017?

    Bien sûr, nous sommes encore à trois ans de la prochaine élection présidentielle et il peut encore passer beaucoup d’eau sous les ponts.

    Pour autant, en prenant comme référence le fait que les leaders de l’UDI l’aient eux-mêmes constaté récemment, il n’y a pas de présidentiable dans leur parti depuis le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo.

    Et de noter que l’éclosion d’un quasi-inconnu dans les trois ans qui viennent serait sans doute une première dans la politique française pour un courant de pensée politique majeure.

    Surtout si celui-ci veut avoir une chance de bien figurer, c’est-à-dire de pouvoir monnayer son score du premier tour au second.

    Car il semble aujourd’hui irréaliste de penser qu’un candidat centriste sera présent au second tour sauf circonstances exceptionnelles comme la désagrégation totale de l’UMP ou le naufrage complet du PS qui ferait qu’un centriste soit opposé au représentant du Front national.

    Rien n’indique, en effet, que ce dernier pourrait perdre de son influence dans les trois ans à venir et ne plus se trouver dans les trois grandes forces politiques du moment avec l’UMP et le PS) sauf si François Hollande parvenait à ses fins en redressant le pays et en faisant baisser le chômage dans de grandes proportions…

    Même Barack Obama, aux Etats-Unis, qui a véritablement explosé en 2007, soit un peu plus d’un an et demi avant la présidentielle qu’il remporta brillamment en novembre 2008, avait une certaine notoriété depuis son discours remarqué lors de la convention démocrate de 2004 qui lui avait apporté des soutiens dans son parti.

    Dès lors, en revenant à la France, le seul qui possède aujourd’hui une notoriété de présidentiable au centre est François Bayrou.

    Si l’on veut dresser une liste d’outsiders, on y mettra Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Jean-Christophe Fromantin et Rama Yade, la dernière étant sans doute la plus connue des cinq et la moins centriste!

    En cherchant vraiment d’autres noms, on pourra citer Yves Jégo, Jean-Marie Cavada, Jean Arthuis, Charles de Courson, mais on ne voit pas comment ils pourraient dépasser un score de 5% et ne faire autre chose que de la figuration.

    Cette relative pauvreté dans les candidats potentiels se double, d’une part, de la grande difficulté qu’aura François Bayrou s’il rempile pour une quatrième candidature d’avoir tout le Centre derrière lui et, d’autre part, de la volonté de certains centristes de, déjà, regarder vers un candidat centro-compatible de l’UMP, au premier rang desquels on trouve Alain Juppé.

    Quand on parle du groupe des cinq outsiders, on se rend également compte que ses membres ne comptent qu’une expérience ministérielle très limitées.

    Seuls deux, Hervé Morin (défense nationale) et Rama Yade (jeunesse et sports), ont occupé des postes dans un gouvernement.

    Evidemment, l’exemple de François Hollande, jamais ministre mais élu président, vient en contrepoint mais il semble que cela reste encore l’exception qui confirme la règle en France.

    De même, pour pouvoir se faire connaître, un candidat a besoin que son parti soit derrière lui, en tout cas, qu’il en obtienne une certaine légitimité.

    La guerre des chefs sourde actuellement mais au grand jour demain à l’intérieur de l’UDI et entre l’UDI et le Mouvement démocrate ne permet pas de dégager une figure consensuelle actuellement au centre.

    Dès lors, certains centristes ont déjà fait leur choix et vont militer pour une candidature unique Droite-Centre comme le fait déjà François Sauvadet qui voit – tout comme François Bayrou – en Alain Juppé l’homme de la situation (François Fillon ferait aussi l’affaire).

    On n’a pas encore parlé de l’éventualité pour les centristes de se ranger derrière un homme venu de la Gauche.

    Ce qui est évidemment de la politique fiction actuellement.

    Pour autant, le social-libéral Manuel Valls possède sans doute des qualités proches de celles d’Alain Juppé pour être un candidat soutenu par le Centre.

    Cependant, il semble impossible que les centristes – qui se voient partager le pouvoir avec l’UMP en 2017 – s’allie avec une gauche si libérale soit-elle mais assurée d’une défaite.

    Pour répondre à la question d’un candidat centriste pour 2017, il faut constater qu’il n’en existe aucun d’incontestable et encore moins aucun de capable de gagner.

    Reste que, pour contredire en partie l’analyse de départ, il reste malgré tout trois ans, ce qui est peu et beaucoup à la fois pour trouver la perle rare.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’avenir flou et bancal de l’UDI

    Maintenant que sont passés les deux vrais premiers tests électoraux que l’UDI attendait avec autant d’impatience que de crainte, quel est l’avenir de la confédération de centre-droit, à la fois dans l’Alternative, dans ses relations avec (feue?) l’UMP, dans sa capacité à demeurer unie et à se structurer en vrai parti centralisé, dans son projet politique, dans sa réponse à la montée des extrêmes?

    Beaucoup de questions auxquelles vont devoir répondre les responsables de la formation créée puis quittée par Jean-Louis Borloo et en particulier ceux qui vont se présenter à la présidence du parti dans les mois qui viennent pour le remplacer et prendre la place occupée actuellement par l’«intérimaire» Yves Jégo.

    Si on analyse les résultats des élections municipales et ceux des élections européennes, l’UDI n’a pas de quoi pavoiser.

    Même si elle a réussi à enlever nombre de villes, elle le doit en grande partie à son alliance avec l’UMP dès le premier tour, ce qui ne permet évidemment pas de savoir quel est son poids politique réel lors des municipales.

    Quant à sa présence au Parlement européen, le parti perd quatre députés et le score de l’Alternative (l’«organisation coopérative» avec le Mouvement démocrate) est décevant pour des centristes qui espéraient en secret approcher la barre des 15%, en tout cas, dépasser celle des 12% et qui n’ont pas réussi à atteindre un score à deux chiffres avec seulement 9,90% des suffrages exprimés.

    D’ailleurs, le seul à avoir postulé officiellement à ce jour à la présidence du parti, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, estime qu’il est surprenant de dire que «c'est formidable d'avoir fait 9% aux élections européennes alors que nous perdons des sièges».

    Ceux qui estiment dans les médias que tout s’est bien passé lors de la campagne européenne avec le Mouvement démocrate sont démentis par les multiples prises de parole et de position critiques de leaders du parti, comme celle du vice-président François Sauvadet qui n’a même pas voté pour l’Alternative au motif que la tête de liste dans sa région était MoDem ou celle de la vice-présidente Rama Yade (et candidate à la président du Parti radical) qui vient de déclarer qu’elle n’était pas «satisfaite de la tournure qu'a prise l'alliance entre l'UDI et le Modem. C'est l'UDI qui a tendu la main au Modem quand celui-ci était au plus mal et le Modem a exercé une sorte de chantage pour la constitution des listes ce qui fait que l'UDI est passée de sept députés européens à trois».

    Le temps de l’explication avec François Bayrou et ses lieutenants, voulue par le secrétaire général Jean-Christophe Lagarde avant même les européennes, est donc venu afin de savoir si l’Alternative a un quelconque avenir.

    L’échec de cette dernière serait évidemment un coup dur pour l’UDI qui a sauvé la carrière politique de François Bayrou et qui n’a rien obtenu de tangible en retour pour l’instant.

    Néanmoins, si cette organisation coopérative devait demeurer dans le flou programmatique et dans son positionnement politique, ni l’UDI, ni le Mouvement démocrate n’en sortiraient gagnants.

    Rappelons qu’il y a un certain nombre de personnes à l’UDI qui ne veulent pas entendre parler d’une alliance avec François Bayrou qu’ils considèrent toujours comme un «traître» (ou un homme qui a voté pour François Hollande) et qu’il va bien falloir régler ce problème soit par l’abandon de l’alliance avec le MoDem, soit avec le départ de cette frange contestataire qui pourrait trouver refuge dans le prochain parti de droite qui devrait succéder à l’UMP dans les mois qui viennent (ou à une UMP «rénovée»).

    Tout ceci pose la question de l’unité de l’UDI.

    Celle-ci, il faut encore une fois le rappeler, n’est qu’une confédération de partis.

    Jean-Louis Borloo a bien essayé d’aller vers un parti centralisé mais il n’a pas réussi dans cette tâche.

    Actuellement, il semble impossible que des hommes et des femmes comme Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet, Rama Yade, Jean-Christophe Fromantin et quelques autres se retrouvent dans le même parti et abandonnent leurs ambitions et leurs postes dans leurs formations respectives.

    Pour ne prendre qu’un exemple, Hervé Morin continue à peser politiquement et en particulier à l’intérieur de l’UDI, uniquement parce qu’il est le président du Nouveau centre, la formation qui a le plus de députés de la confédération et non parce qu’il a des fonctions à l’intérieur de la confédération.

    En tant que parti de centre-droit revendiqué et dans une alliance «naturelle» avec la droite affirmée, l’UDI a donc des relations spécifiques avec l’UMP.

    Cette dernière, au-delà de ses graves problèmes actuels, a toujours regardé l’UDI comme une excroissance d’elle-même qu’elle se ferait fort de récupérer le moment venu, soit en l’absorbant, soit en la phagocytant avec cette arme imparable qu’aucun membre de l’UDI ou presque ne peut être élu à une élection sans le concours de l’UMP.

    Bien entendu, les leaders de la formation centriste le savent mais veulent garder le plus d’indépendance possible tout en sachant que tous leurs postes électifs ou presque (pas ceux de députés européens…) viennent de leur alliance électorale avec l’UMP.

    De même, la montée du Front national, marquée par sa victoire aux élections européennes, repose la question de l’unité de la Droite et du Centre par ceux qui estiment que les centristes sont «naturellement» dans le camp de la Droite.

    Mais aussi par des centristes qui veulent faire barrage à l’extrême-droite et qui souhaitent être ceux qui éviteront que l’UMP s’allient avec le Front national ou n’épouse ses thèses pour soi-disant mieux le combattre en lui offrant une alternative (rappelons tout de même que la création de l’UMP, parti de la Droite et du Centre, en 2002 était la réponse à la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle mais que douze ans plus tard le Front national a remporté les élections européennes avec 24,85% des voix…).

    Bien évidemment, tout serait plus facile pour l’UDI si elle faisait 25% des voix et avait deux cents députés.

    C’est le rêve des leaders de la confédération mais ce n’est pas du tout la réalité actuelle.

    Dès lors, en tant que formation «petite» ou «moyenne», tout dépend de la façon de voir le verre à moitié vide ou à moitié rempli (c’est-à-dire de savoir ce que représente 30 députés sur 577 à l’Assemblée nationale), elle doit se positionner face au double-défi de la reconquête du pouvoir (alliance à droite ou à gauche) et barrage à l’extrême-droite (alliance fusionnelle avec l’UMP), le tout en se demandant s’il faut continuer le chemin avec le Mouvement démocrate.

    Et les votes à l’Assemblée nationale lors de la discussion du Pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls n’ont pas éclairci les positions avec ceux qui ont voté pour, ceux qui ont voté contre et ceux qui se sont abstenus.

    Tout cela serait sans doute plus simple si l’UDI avait un projet politique au lieu d’avoir un gadget avec ce «contre-gouvernement» mis en place par Jean-Louis Borloo (sur le modèle de celui qu’avait mis en place sans succès François Bayrou au Mouvement démocrate il y a quelques années) et qui n’intéresse personne.

    Car l’UDI ne sera une vraie formation avec un avenir que lorsqu’elle aura un positionnement politique clair et un programme cohérent.

    En tout cas, les mois qui viennent seront importants pour l’avenir de l’UDI qui, comme l’UMP, devra se choisir un nouveau président lors d’un processus qui risque d’être aussi sanglant, à défaut d’être aussi spectaculaire, que celui du parti de droite…

    Alexandre Vatimbella 

     

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  • Qui sont les centristes et où doivent-ils être?

    La nomination de Manuel Valls à Matignon aura au moins eu comme conséquence bénéfique pour les centristes et tous ceux qui, à leur côté, occupent l’espace central, de préciser qui ils sont et où ils sont, de se connaître un peu mieux, somme toute, un exercice qu’ils n’apprécient guère et qu’ils pratiquent peu souvent au grand dam de leurs sympathisants qui sont souvent désorientés par leurs prises de position et leurs déclarations…

    Car, pour beaucoup d’entre eux, être au centre, voire du Centre, permet de ne jamais expliciter clairement leur positionnement politique.

    Les expressions «opposition constructive» ou «opposition responsable», que viennent d’utiliser les leaders de l’UDI, en sont, parmi d’autres, des exemples.

    D’autres, en revanche, ont profité du débat actuel sur ce positionnement centriste assez récurrent dans les médias mais qui a pris une ampleur certaine face au gouvernement social-libéral de Valls pour (ré)affirmer leurs convictions politiques.

    - Qui sont donc les centristes et leurs affiliés de l’espace central?

    Une première catégorie affirme qu’ils se trouvent d’un côté de l’échiquier politique et leur seul allié ne peut être que ceux qui sont à leur droite ou à leur gauche.

    Se définissant comme de centre-droit ou de centre-gauche, ils sont en réalité, le plus souvent, des modérés de droite ou de gauche ayant choisi un camp contre un autre et, ce faisant, ils n’occupent pas réellement l’espace central mais un bout de l’espace de la Droite ou de la Gauche.

    Une deuxième catégorie affirme qu’ils sont les modérateurs des dérives de la Droite et de la Gauche.

    Ceux-ci s’autolimitent ainsi dans une définition qui leur permet de naviguer à vue.

    Si l’on suit les (multiples) propos d’Yves Jégo, le président par intérim de l’UDI, ils ne peuvent pas voter contre le pacte de responsabilité de Valls – qui est la feuille de route du nouveau gouvernement – tout en ne pouvant pas ne pas rester dans l’opposition et dans une alliance naturelle avec l’UMP.

    En somme, ils sont, à la fois, des soutiens et des opposants du gouvernement, un nouveau positionnement politique qu’il leur faudra expliquer à leurs électeurs.

    Voilà en tout cas qui fait la joie de tous les critiques et tous les ricaneurs qui prétendent depuis toujours que les centristes sont des girouettes qui changent constamment d’avis.

    A leur décharge, les centristes ne sont pas les initiateurs (malheureusement) du calendrier politique mais ils le subissent du fait de leur poids et de l’influence, cet épisode en étant une preuve flagrante.

    Quant François Hollande décide de nommer Manuel Valls premier ministre et que celui-ci met en place un plan qui reprend, à défaut du contenu exact, la philosophie de leur propre projet d’économie des dépenses publiques, ils se trouvent dans une position en porte-à-faux puisqu’ils ont déjà fait allégeance à l’UMP, leur partenaire «naturel».

    Néanmoins, comme je l’ai dit souvent ici, le fait pour l’UDI  -- et maintenant l’Alternative – de s’être enfermées toutes seules dans le concept de l’«alliance naturelle» avec la Droite (en l’occurrence l’UMP), fait aujourd’hui qu’elles ne peuvent que se retrouver dans une posture paradoxale face à une politique de l’autre bord qui leur convient.

    Car si l’on veut répondre à la question, les centristes doivent d’abord être du Centre et défendre leurs valeurs, leurs principes et leur programme en toute indépendance.

    Cela leur permettrait, alors, d’agir en accord avec eux-mêmes et, sans aucune allégeance à la Droite ou la Gauche, de supporter telle ou telle politique, telle ou telle mesure, tel ou tel texte de loi.

    Ce n’est qu’au moment des élections qu’ils doivent déterminer avec qui ils font alliance (ceux dont ils sont les plus proches) et être capables, dans cette indépendance qui figure dans le nom même de l’UDI, de se positionner sans avoir à subir l’enfermement dans lequel ils se sont mis tous seuls…

    - Et où doivent donc ils être?

    Ce que je viens de décrire est en réalité la troisième catégorie de centristes qui est, à l’heure actuelle, la moins fournie (notamment depuis le virage à droite de François Bayrou) mais la plus proche de ce qu’est le Centrisme.

    Les centristes doivent être du Centre et les modérés qui se trouvent à leurs côtés, au centre.

    Cela signifie très clairement qu’ils ne doivent pas être à gauche ou à droite.

    S’ils étaient d’un côté ou de l’autre, ils ne seraient plus du Centre.

    Cette évidence ne l’est malheureusement pas aussi… évidente pour beaucoup de centristes et de modérés.

    Car, selon nombre d’entre eux, leur positionnement est au centre-droit ou dans une alliance avec la Droite (et au centre-gauche dans une alliance avec la Gauche pour une frange plus restreinte).

    C’est en tout cas là où veut se situer l’UDI depuis sa fondation.

    En revanche, le Mouvement démocrate défendait jusqu’il y a peu un positionnement central jusqu’au retournement aussi subite que l’a été le prosélytisme de son président, François Bayrou contre François Hollande.

    Mais, en signant la charte de l’Alternative, ce dernier a mis son parti dans les pas de celui de l’UDI (à défaut d’y emmener la majorité de ses militants et de ses sympathisants comme le montre les sondages et les dissensions à l’intérieur du MoDem).

    Il faudra bien que les centristes comprennent bien un jour une simple équation: quand on est de gauche, on est à gauche de l’échiquier politique; quand on est de droite, on en est à sa droite; quand on est du Centre, on est en son centre.

    Si ce n’est pas ce que pensent les centristes, c’est alors qu’il n’y a pas de Centre ou qu’ils ne sont pas du Centre.

    Tout simplement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre et l’«inconnue Valls»

    Le président par intérim de l’UDI, Yves Jégo, interrogé par Le Monde, estime que «si Manuel Valls a le courage d’engager clairement et rapidement les réformes nécessaires, nous devons avoir le courage de les soutenir».

    De même, il déclare que les membres de son parti s’étaient «interrogés» sur un vote de confiance au nouveau gouvernement et que «nous avons décidé de voter contre car, trop longtemps, le Centre a été qualifié de girouette», ajoutant immédiatement «Nous sommes le centre-droit, nous sommes dans l’opposition, il ne doit pas y avoir d’ambiguïté».

    Vite dit puisque ses propos en contiennent et parce que trois députés UDI et un député Mouvement démocrate se sont abstenus lors du vote de confiance à l’Assemblée nationale, souhaitant sans doute donner une chance à Manuel Valls alors que, pendant le même temps, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, les deux ennemis intimes de l’UDI et sans doute prochains candidats à la présidence du parti, ruaient dans les brancards du nouveau premier ministre et de son équipe avec une rare violence.

    Tout cela traduit chez les centristes un certain trouble que représente l’«inconnue Valls» dans la nouvelle équation politique du pays.

    Voilà un social-libéral très proche des positions des libéraux-sociaux que sont les centristes et qui se propose, globalement, de faire une bonne partie de leur politique.

    Bien sûr, Manuel Valls sera jugé à ses actes et à sa capacité à s’émanciper de la chape de plomb que fait peser sur le Parti socialiste les idéologues qui sont encore en nombre dans ses rangs, sans oublier les pressions inamicales qui viendront de la gauche radicale et de l’extrême-gauche, sans oublier des syndicats politisés (comme la CGT) et corporatistes (comme FO).

    Néanmoins, on voit nettement plus de cohérence entre le programme de Valls et les mesures défendues par l’UDI qu’entre ces dernières et les positionnements de la droite dure de l’UMP.

    De même, personne ne peut penser une seule seconde que François Bayrou – étrangement discret sur son opinion à l’égard du nouveau gouvernement –, s’il était de bonne foi de son soutien à François Hollande en avril 2012 jusqu’à la constitution de l’Alternative en novembre 2013, ne soit pas proche d’un Manuel Valls à Matignon et d’un Jean-Pierre Jouyet (nouveau secrétaire général de la présidence de la république) à l’Elysée, deux disciples de deux hommes qu’admire le président du Mouvement démocrate, Michel Rocard et Jacques Delors.

    Le ralliement de la galaxie centriste, pour autant, était politiquement impossible en ce mois d’avril 2014.

    D’une part parce que l’UDI et l’Alternative (regroupant l’UDI et le Mouvement démocrate) se sont bâtis sur une alliance exclusive à droite et que celle-ci a permis aux formations centristes de se refaire une santé aux élections municipales.

    D’autre part parce que les velléités de certains de soutenir Valls auraient certainement conduit au jour d’aujourd’hui l’espace centriste à une dislocation, d’autant plus avec le retrait de la vie politique concomitant de Jean-Louis Borloo.

    Mais si le gouvernement commence à obtenir des résultats, si la confiance des Français envers le premier ministre continue (55% ont été convaincus pas son discours de politique générale et 62% se disent satisfaits de lui), alors l’«inconnue Valls» pourrait devenir un véritable casse-tête pour les centristes et leur cohésion.

    Nous n’en sommes pas encore là.

    Mais nous ne sommes déjà plus politiquement parlant où nous en étions avant les municipales.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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